J'ai quelques fois souffert de mesdames JE -SAIS-TOUT-SUR-TOUT dans
ma qualité de mère.. J'ai toujours travaillé et n'envisageais absolument pas de ne pas me réaliser dans mon métier, mes métiers. Je respecte celles qui se réalisent uniquement dans cette
fonction maternelle et d'épouse,cela me m'aurait pas convenu. J'aurais pu et peut très largement ne pas travailler : certain(e)s de mes collègues , relations.. me le disent en
pointillé , en s'en demandant pourquoi ou en me faisant lourdement sentir qu'une bonne mère - de famille nombreuse lol- ne travaille pas, qu'elles: ceci, cela et bla, bla
,bla.. Je ne suis jamais entrée en polémique , n'ayant pas à me justifier de mes choix devant ces personnes. Je les plaignais de n'avoir que ma vie et celles d'autres à gérer..
Cependant face à moi, cela demandait réflexion : être une bonne mère est un de mes beaux projets et un de mes
objectifs essentiels !
Etre
mère est formidable, j'ai et j'adore.. j'y ai trouvé un épanouissement extraordinaire, encore aujourd'hui lorsque nos enfants sont autonomes. J'aurais été très malheureuse de ne pas avoir pu
l'être.
Lors d'un récent diner , une jeune amie confiait que ses enfants avaient « honte » qu'elle n'exerce pas son métier de pharmacienne, ils étaient gênés vis à vis de leurs amis que leur mère soit « mère au foyer » ... Une autre amie , sage -femme, s'est arrêté aussi pour ses enfants.. et lorsqu'elle se présentait lors de diner ou autres cocktails, elle se sentait obligée de dire qu'elle avait un métier qu'elle n'exerçait pas.. sinon, – était ce une impression ? - les personnes se détournaient d'elle... Décision mal ficellée ? trop vite prise ? culpabilité ? pression sociale ? familiale ? j'ai une amie qui n'a jamais travaillé - alors qu'elle a un solide bagage de juriste - car son mari disait : " mon luxe, c'est que ma femme ne soit pas obligée de travailler " ouah!! et elle, quel est-il son luxe ?
Etre une bonne mère ne signifie pas RENONCER à toute expression de son autonomie et à se priver de tout ce que l'on aime, de ce que l'on est.Françoise Dolto disait à ses enfnats : " Je suis d’abord la femme
de mon mari, avant d’être votre mère »" . Il est indispensable de rester en contact avec la personne que l'on est indépendamment de la mère. Comment ai-je
fait ? (comme beaucoup d'autres ) Pas facile... Je me demandais ce que je ferais si je n'étais pas une mère et faisait des compromis satisfaisants pour les deux parties, voire trois si l'on
se situe dans le triangle père-mère-enfants. Par exemple, notre pratique du golf passa à la trappe hors vacances car trop chronophage sur le temps de la famille.. J'ai exercé mon
métier sans que les enfants ne s'en rende vraiment compte, car j'avais les mêmes horaires qu'eux.. une très grande chance et opportunité , je l'avoue .
Bien sûr, ces femmes qui choisissent d'interrompre leur vie professionnelle ou personnelle, sont autres choses que des femmes au foyer- ménagère exclusive.. elles ont des passions (sport, peinture, associations, cuisine ..) et pourtant ,souvent elles se sont perdues..et parfois leurs enfants avec. Je souhaite pas entrer en polémqiue; qui a raison, qui a tort.. je ne sais ..chacune , en notre âme et conscience avons fait de notre mieux, et c'est bien.
Je découvre dans une de mes lectures (1)- c'est ce livre qui m'interpelle sur ce sujet- que si la mère se coupe de sa créativité, de son expression
personnelle, elle coupe celles des autres...
...Et que beaucoup de personnes remercient avec émotion ,leurs parents d'avoir su allier leurs passions et leur fonction de maternage ou paternage.. la difficulté réside dans le bon équilibre des deux... comme souvent, la bonne solution se situe au milieu..
Et je suis contente d'avoir fait un bon choix pour moi.
- "Jeune mère regardant son enfant endormi ou la bonne mère" Louis HERSENT Château-Musée des Beaux-Arts Dieppe
- Tableau laqué "Mère & Enfant" Pham Thi Hang
- Mother & Child, Andrea Tyrimos Oil paint and mixed media
- mother and child
(1) " N'y a -t - il pas d'amour heureux ? de Guy CORNEAU