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J'ai presque toujours refusé la colère.. elle me fait même peur, je l'associais à la violence, à la perte de contrôle..
Je ne me souviens peu de m'être mise , vraiment en colère , enfant , ado ou même adulte.. certainement que j'avais compris que cela ne se faisait pas.. que cela n'est pas acceptable... pas bien vu.. Comment mes parents auraient -ils réagi si je m'étais mise en colère? je crois qu'ils auraient été interloqués, ébahis.. et , ils -  en tout cas, maman-  m'auraient demandé de me calmer immédiatement sans condition.. m'auraient -ils demandé ce que je ressentais ? peut -être.. surement ou peut être auraient -ils fait comme si rien n'était arrivé..auraient -ils oublié cet écart de comportement.. maman ne se met jamais en colère.. ce qui ne l'empêche pas de marquer son terrritoire et de faire valoir ses besoins, mais sans hausser le ton.. elle est un brin autoritaire..

Aujourd'hui, je sais -presque - accueillir mes émotions, les reconnaitre, j'accepte ce que je suis. Enfant, nos parents nous obligent à travestir nos émotions: les parents sont si fiers de leur petit qui est si courageux, si poli, si comme il faut! mais à quel prix.. qui dit ses peurs? ses désirs secrets ? ses frustrations ? sa solitude ? sa jalousie ? Nous mettons le masque du bon garçon, de la bonne fille comme nos parents ont faits. Nous avons peur de ne plus être aimés si nous montrons nos mauvais traits de caractère..   je me souviens avoir lu chez Elisabeth Kubler -Ross une anecdocte: elle avait été élue "professeur préféré" dans l'université de Chigago  où elle enseignait et il y eut une fête pour l'honorer.. tout le corps professoral vint la féliciter, la congratuler.. et en rentrant dans son bureau, un bouquet de fleurs l'attendait avec cette carte: " Mort de jalousie, je t'adresse malgré tout mes sincères salutations.." . Elle commentait en disant que cet homme était en accord avec lui même , elle pourrait lui faire confiance, .. il ne travestissait pas son ressenti, affirmait son authenticité ..
Il faut du courage pour ne pas mettre notre caparace et encore plus, pour l'enlever..
Il nous faut accepter notre face sombre.  Freud a déja montré que reconnaitre nos " pulsions destructrices" est déja se reconstruire; si je ne veux pas voir que j'ai mal, je retourne la violence contre autrui.. est ce là, l'origine de la violence à l'école ? dans les rues ?

Dire à un enfant en colère : " Je comprends que tu sois en colère, je t'aime tout autant " est salvateur. Il apprend à exprimer sa colère au lieu de la refouler avec culpabilité et peur.  Je me rappelle une colère terrible de fille -ainée, vers deux ans, pour un kiri.. n'ayant pas tout intégré du parent parfait, je ne me suis pas fachée et lui ai dit : " Tu as le droit d'être en colère , mais tu vas l'exprimer ailleurs !" et je l'ai envoyé dans une autre pièce. Et bien sûr elle a arrêté, " mon " principe était que sans spectateur , plus de colère... quelle erreur! quelle horreur!  j'en reparlais avec elle, elle me confiait alors qu'elle avait eu peur face à ce rejet. J'acceptais sa colère mais sous condition et cela met en péril la relation.

La colère est un émotion simple qui traduit l'insatisfaction, l'injustice..La colère surgit lorsque l'équilibre est rompu dans un aspect de notre vie.  Celle-ci peut signifier qu'un besoin est insatisfait, qu'un désir n'est pas comblé, qu'une attente est sans réponse ou peut-être même qu'un caprice n'est pas satisfait. 

Essentiellement, la colère fournit l'énergie pour vaincre l'obstacle qui se dresse devant nous.

Comme toutes les émotions, la colère est une saine manifestation d'insatisfaction. Une saine gestion de la colère va de pair avec l'attitude qui consiste à porter la responsabilité de sa vie. Si au contraire ,je considère les autres ou la vie elle-même comme responsables d'assurer mon bien-être, je suis naturellement porté à les accuser de mes frustrations. Si je ne prends pas la peine de la ressentir et de comprendre "comment et combien" je suis
affecté, je ne pourrai pas trouver une façon d'agir .Il me sera également impossible de savoir si ma colère est défensive ou fondée. Par exemple , je ne pourrai pas conscientiser que ma colère sert de camouflage à ma tristesse ou encore que j'attaque au lieu de reconnaître une vérité ou ma part de responsabilité.Souvent la colère est dirigée vers soi, alors que l'on croit qu'elle est dirigée vers les autres

Je vous joins une vidéo dans laquelle madame Anne Marie  FILLOZIAT - la maman de Isabelle, elle aussi thérapeute - pour apprendre à
évacuer sa colère et autres émotions. C'est interessant , EKR pratiquait quelque chose de semblable dans ses séminaires.
 Etonnant, surprenant  non ? cela donne une impression d'être ridicule mais efficace. 

Je me souviens l'été de "mon coup de tonnerre dans mon ciel azuré" , nous avions un arbre qui fut abattu.. et j'avais, encouragé par  fils -benjamin, tapé, cogné, passé à tabac,tambouriné, rossé  .. cette souche, avec une hache  .. avec hargne, j'y avais mis toute ma force..

source image: "Weep no More" by Chidi Okoye    source
P.S. Je me rends compte à cette occasion que je n'ai jamais posté sur ce livre de EKR qui m'a servi de Bible , plusieurs mois après "mon coup de tonnerre dans mon ciel azuré".. quelle ingrate, je fais!

Tag(s) : #Au fil de ma mue
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