Trop de confiance en soi peut nuire à la réussite
; en étant trop confiant, nous pouvons méconnaître la difficulté, aller trop vite.. et se fourvoyer ! un tantinet de circonspection dans l'action - que d'aucun pourrait prendre pour un
manque de confiance en soi , pour une tergiversation - est utile.
Changer d'avis après une nouvelle information, une autre explication, une concertation.. n'est pas faire preuve de manque de confiance en soi.. pourtant quelque uns prennent cela pour
de la "girouetterie".. certes, ce syndrome de la "girouettereie " existe.. et c'est un handicap. Ce n'est pas de cela dont il s'agit.
Certains éducateurs ou autres pensent que
changer d'avis est une preuve de faiblesse et met en danger les enfants ou les subalternes qui ont besoin de répères fixes .
Et si c'était faux ? si cette rigidité dans les opinions, ce manque de souplesse, ce rigorisme, cet esprit obtu jusqu'au- boutisme, étaient néfastes pour les enfants et autres ?
Et si, au contraire, cela traduisait un manque de sécurité des parents , éducateurs ou autres supérieurs ?
Vous avez surement connu le genre de cas où votre enfant conteste un de vos choix le concernant ? vous pouvez vous arquebouter sur votre ordonnance malgré les éléments nouveaux qu'il
vous apporte - les enfants sont de merveilleux avocat - et être ce que vous croyez , solide, sûr de vous, fidèle à vous même ou à ce que faisait vos propres parents ou au contraire,
envisager aussi , la chose de son côté et négocier, aménager ... c'est cela que certains parents ou enseignants n'osent pas faire, de peur de perdre leur
pouvoir.. enfin, ce qu'ils croient être leur pouvoir.. je ne parle pas de décision qui engage la sécurité ..même si toute décision mérite d'être expliquée afin d'être comprise..
Si votre fille souhaite rentrer de surprise - partie après minuit.. vous n'êtes pas d'accord, elle a 17 ans .. attitude rebelle de la jeune fille: " Mme Cool , elle , elle permet
à Isabeau de rentrer à l'heure qu'elle veut " - oeillade de spadassin vers la mère décidemment trop arriérée - , " c'est Alcatraz, ici" ou autres remarques
ciblées.. la joute peut s'engager dans cette impasse : la colère des deux parties et pour corrolaire, peine , tristesse, mal
être, conflit.. (1)
Ou bien, se mettre à la table des tractations : vous exprimez vos peurs, vos valeurs, vos émotions , vos besoins et votre fille aussi... et vous tentez de trouver ensemble, le
consensus, qui tiendra compte des besoins de chacune .
Certains y verront une faiblesse ! Moi non...
Parfois, à première
vue, nous réagissons dans l'urgence avec les connaissances, les peurs que nous avons . Après cogitation, avec d'autres données, notre opinion peut évoluer.. c'est pour cela que j'aime la
concertation : connaître d'autres avis, d'autres angles , d'autres approches , nous sommes dissemblables culturellement, émotivement, notre raisonnement est autre ,
cela me permet d'envisager la chose autrement que je ne l'avais envisagé... mon opinion ou ma façon de faire peut changer.
Reconnaitre et connaître ses " erreurs " , ses errements est une attitude plus formatrice, car s'obstiner pour garder le pouvoir , en niant les autres vues, n'a rien de formateur.
Cette reconnaissance de la failllibilité est une preuve de confiance, elle permet au jeune ou à l'autre de savoir que ce qu'il "sent" est juste et augmente sa confiance en lui
et entraîne le respect.
(1) Acrylique sur toile "Mère et fille " de
Christina LOUVET GRENEZ