Les défenses immunitaires ont une grande importance dans la lutte contre le
cancer. En effet, de nombreuses équipes ont observé un lien entre une réduction des lymphocytes et une survie courte. Les lymphocytes T et les lymphocytes B sont les cellules qui contrôlent la réponse immunitaire
spécifique et sont impliqués notamment dans la réponse vaccinale et la mémoire immunologique. Les lymphocytes B sont responsables de la production d’anticorps, les lymphocytes T modulent et
contrôlent la réponse B et d’autres réponses immunes et jouent un rôle cytotoxique.
Des récepteurs membranaires spécifiques des lymphocytes T ( cell receptor) et des B ( cell receptor) sont capables de reconnaître les antigènes, provenant de micro-organismes ou des
substances étrangères à l’organisme.
Le concept de divpénie est défini - par ImmunID Technologies (1) -comme une
réduction de la diversité immunitaire des cellules lymphocytaires, correspondant à la réduction de la diversité des récepteurs T et B. Cette anomalie est détectée dans un échantillon de sang
indépendamment de la numération lymphocytaire. Selon le contexte clinique, une diminution de la diversité immunitaire des lymphocytes T et/ou B dans le sang constituera une divpénie qui pourra
être jugée sévère ou modérée. En comparant, la formule de personnes en bonne santé de des malades, une limite a été constatée à partir de laquelle la personne devient plus fragile.
Aujourd’hui, ImmunID propose un score de Numération et Diversité Lymphocytaire (NDL) à partir d’un
millilitre de sang en moins d’un jour. Ce score NDL est quantitatif et qualitatif, et permet de graduer la sévérité de lympho-divpénie (sévère, modéré ou
non-divpénique).
Les équipes du Professeur Jean-Yves Blay et du Docteur Christophe Caux du centre Léon-Bérard à Lyon et avec la collaboration de ImmunID Technologies de Grenoble ont publié en juillet 2012, dans la revue OncoImmunology, une étude sur 133 femmes en rechute de cancer du sein, la relation entre la lympho-divpénie et l'évolution du cancer qui confirme ce lien très fort.
Le résultat principal montre que la lympho-divpénie au moment de la rechute, avant tout traitement, est un biomarqueur pronostique de l’espérance de vie et possiblement prédictif de la réponse aux chimiothérapies.
L’intérêt majeur de cette découverte est qu’en identifiant grâce à une prise de sang, les patientes les plus à risques, la recherche d’un traitement plus adapté sera facilitée. Des thérapies telles que la reconstitution du capital immunitaire, sont en cours d’évaluation.
Ce facteur de pronostic, pour l’instant, ne s’applique qu’au cancer du sein métastasé et lymphome et pourrait entrer en pratique dans 3 à 5 ans. Des applications pour d’autres cancers sont à l’étude.
Sources: La réduction de la diversité des TCR (Divpénie) et la lymphopénie comme facteurs pronostiques de la survie globale dans le cancer du sein métastatique
( 1) Le terme divpénie (ou divpenia en anglais) et le concept NDL® ont été proposé pour la première fois en Janvier 2008 par le co-fondateur de la société ImmunID (Grenoble France) Nicolas Pasqual et développés par l’équipe ImmunID en collaboration avec des chercheurs académiques et cliniciens de renommée internationale, du CEA, de l’INSERM, du CNRS, et plus particulièrement des équipes de L'hopital de Marie Lannelongue , du centre Bérard, ddes hospices civils de Lyon, du CHU de Grenoble et de la Pitié Salpêtrière.
Photographies: Coloured SEM of lymphocyte attacking cancer cell - courbe: Les femmes en rechute d’un cancer du sein présentant une lympho-divpénie, un déficit en nombre et en diversité des lymphocytes, ont un grand risque de décès précoce. Elles ont une médiane de survie inférieure à 8 mois, contre environ 25 mois pour les patientes non lympho-divpéniques.