Ce livre m'a intéressé à plus d'un titre. Il est la transcription de réunions qu'il a menées au Canada dans l'ashram qu'il a crée et est donc très concret. C'est un de mes soucis : intégrer la spiritualité dans Ma vie.. sans être une nonne . Il y explique bien la Voie à partir du questionnement des participants. Ce qui permet d'intégrer cette Sagesse à sa vie de tous les jours. Il y est question de la vie de couple, de l'ambition professionnelle, l'éducation des enfants, du rôle de grand -mère, la maladie, la mort, l'accompagnement des malades, de l'argent...
J'ai noté une assertion un peu étonnante pour moi qui a été élevée dans l'idée que nous n'avons pas de droit mais des devoirs ! j'ai entendu et répété cette phrase de multiples fois ! L'homme n'aurait pas de devoirs, seulement des droits et des privilèges ! C'est une parole de Swamiji. La difficulté avec ses enseignements c'est qu'ils sont faits en anglais et les traductions sont subtilement difficiles. En anglais, le sage a dit « Man, as man, has no duty, man has only right and privilège » . Arnaud D. explique que duty n'est pas pris au sens du devoir tel que nous l'entendons en français: Un Indien lorsqu'on le remercie d'une chose pour laquelle il s'est donné du mal, vous répond : « Don't mention, sir: it's my duty ! » , dans les sens de ce qui est juste. Il faut le sentir non comme : « c'est mon devoir » mais comme : « c'est mon droit et mon privilège » .. nuance de taille !
Il poursuit l'explication. Nous sommes ce que nous sommes : une mère, un professeur.. quand j'enseigne, je suis un professeur.. c'est mon droit, c'est ce que je suis en ce moment. Si je fais du yoga, je suis une pratiquante de yoga .. c'est mon droit ! Si je ne suis pas d'accord avec une activité que je pratique et bien, je ne dois pas la faire. Bien sûr, nous répondrons: « Si je suis obligée, c'est mon métier ! ».. et bien, Arnaud dit non ! Si nous faisons quelque chose, c'est que nous le voulons , même à contre cœur ! Certains diront: « mais, si je ne vais pas travailler, comment vais -je vivre sans salaire ?» Donc, vous choisissez d'aller au travail, même à contre cœur pour certains, mais c'est un choix, c'est ce que l'on veut faire !
La Sagesse tend à ce que nous soyons ce que nous faisons, c'est notre dignité. En tant que professeur, je n'ai pas le devoir d'enseigner, j'ai la qualification pour le faire, j'ai le droit de le faire, j'ai ce privilège.. J'avais déjà butté sur cela avec l'enseignement de Lise Bourbeau qui reprend la même chose .. certes en plus terre à terre : nous avons toujours le choix !
Swamiji a dit aussi : « Soyez ce que vous paraissez être, faites ce que que vous paraissez faire » . Un exemple terre à terre justement : vous faites la queue à votre supermarché ! Pas agréable ! Irritant en diable ! Vous avez horreur de faire la queue ! Vous trouvez que vous perdez votre temps ! Et bien, vous avez le choix ! Si ! Vous pouvez laisser là vos victuailles et vous en aller ! « Oui, - me direz vous -mais je n'aurais rien pour faire mon diner ce soir ?» Certes ! Vous voyez que vous avez le choix ! Alors si vous choisissez de rester, soyez « Un client-qui-patiente-et attend- vraiment » . Vous avez ce droit et ce privilège.
Jouons pleinement nos rôles : lorsque je fais la cuisine, je suis cuisinière, pas un professeur.. lorsque je racontais une histoire à mes enfants, j'étais une mère, pas une cuisinière.. si je nage, je suis une nageuse.. nous pourrions comparer cela à un rôle d'un acteur : s'il doit jouer un rôle triste, il ne rit pas, il a le costume, les mimiques... même s'il a reçu une magnifique nouvelle juste avant d'entrer en scène.
« Je le fais mais je n'ai pas envie de le faire » montre notre division, et c'est là, notre erreur. De même que « Je dois, mais je ne peux pas »
Ou je fais unifié, en étant LA, ou je ne fais pas.