Chaque année plus de 1 million de nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués à travers le monde. Le pronostic de ces cancers s’est considérablement amélioré au cours des
30 dernières années et la survie – Dieu comme je déteste ce
mot ;( - à cinq ans de l'ensemble des patientes ayant un diagnostic de cancer du sein primaire a augmenté à environ 85%.
L'étude porte sur 5119 femmes ayant subi une chirurgie pour
un cancer du sein primaire au Danemark en 2005 et 2006. Elles ont été examinées en 2008 et furent interrogées à nouveau avec le même questionnaire en 2012.
En 2012, 2828 femmes ont été éligibles et 108 ont été exclues. ( chirurgie réparatrice, décès, récidive). 89% des femmes sont renvoyés le questionnaire. Cette analyse est publiée par le British
Medical Journal.
Les travaux récents montrent toutefois que des douleurs persistantes ne sont pas rares, à distance des traitements, la fréquence allant de 23 à 53 % selon les différents groupes de
traitement.
Un
tiers d’entre elles rapporte la persistance de douleurs 5 à 7 ans après le traitement, et pour 16 % de celles-ci, la douleur peut être modérée à sévère. L’intensité a été évaluée sur une échelle
numérique de 0 à 10 (1 à 3 : douleur légère, 4 à 6 : douleur modérée et 7 à 10 : douleur intense). La moitié signale des troubles sensitifs sur le territoire opéré. Parmi les
patientes qui rapportaient des douleurs dans le questionnaire de 2008, 36 % déclarent qu’elles ont disparu en 2012, mais 11 % estiment que l’intensité des douleurs a au contraire
augmenté.
Plus étrange, 15 % des patientes qui ne se plaignaient d’aucune douleur en 2008 disent en éprouver 4 ans après, dont 5 % l’évaluent comme étant sévère. Les femmes qui ont subi une mastectomie et une biopsie du ganglion sentinelle
ont rapporté le moins de douleur, et celles traitées par chirurgie conservatrice du sein, curage axillaire, la chimiothérapie, la radiothérapie en ont rapporté le plus.
Au total, 16% des
femmes ont signalé une douleur modérée à sévère sur au moins une base hebdomadaire. Table 3 shows the frequency and severity of
pain in the four areas
⇓ :195 (22%) women reported pain in all areas, 228
(25%) had pain in three areas, 270 (30%) had pain in two areas, and 208 (23%) had pain in only one area. 22% des femmes ont signalé des douleurs dans tous les parties du
corps,25%avaient des douleurs dans trois domaines, 30% avaient une douleur dans deux domaines, et 23% avaient une douleur dans un seul domaine. 50% ont signalé des troubles sensoriels
siégeant dans la poitrine, les flancs, aisselles ou le bras du côté opéré. Sur la période de 4 ans, les auteurs ont observé une diminution de la prévalence de la douleur de 45% en 2008 à 37% en
2012 ainsi qu’une diminution de l’intensité de 0,5. (3,4 à 2,9)
Les auteurs ont identifié des facteurs semblant augmenter le risque de persistance de la douleur à distance de l’intervention : le traitement radiothérapie, le curage ganglionnaire
axillaire, qui confère un risque plus important que la biopsie du ganglion satellite et un âge inférieur ou égal à 49 ans.
L’intérêt de cette étude est son évaluation en deux temps, incluant les mêmes patientes ainsi qu’un large panel. Elle révèle que la douleur après chirurgie de cancer du sein n’est pas rare et
surtout qu’elle s’avère fluctuante des années après l’intervention.