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Les carcinomes épithéliaux de l'ovaire représentent plus de 85% des cancers de l'ovaire. Le cancer ovarien épithélial (COE) est la cinquième cause de décès par cancer chez les femmes, et sa pathogénie est mal comprise. C’est un tueur silencieux qu’il est difficile de diagnostiquer. Je suis fine et attentive à ma silhouette, aussi lorsque j’ai remarqué un soupçon de ventre, je me suis tout de suite alarmée. Attentive à ce que je ressentais, j’ai aussi eu des sensations de ballonnements désagréables. Et c’est tout ! Ma formation de sage-femme m’a vite permis de soupçonner et de le diagnostiquer assez tôt grâce à une échographie immédiate. Parce que c’est un vrai tueur ! Seules 30% des femmes ayant eu un cancer des ovaires sont encore en vie 5 ans après. Toutefois,  diagnostiqué à un stade précoce (stade I), le taux de survie est de près de 90% . Le battage médiatique vis-à-vis du cancer du sein est une bonne chose, mais le grand oublié est ce cancer des ovaires si meurtrier. Pas de polémique à faire, juste à travailler, à informer afin que les femmes soient attentives, s’observent, se connaissent, soient informées et alertent leur praticien suffisamment tôt pour guérir ! Je me réjouis que le 8 mai soit devenu - pas en France encore, hélas - the World Ovarian Cancer Day.

                       

 5-10% de cancer ovarien épithélial implique d'importants antécédents familiaux. Le cancer du sein a tellement l’audience des médias qu’elles colportent des informations fausses sur le cas de Angélina (que je salue ici pour son courage! Bravo Angie) : sa maman est décédée d’un cancer des ovaires et non du sein.(1) La composante familiale est l'un des facteurs de risque les plus importants et les mieux définis pour le cancer de l'ovaire. Le risque d'une femme pour le cancer de l'ovaire est de 1,4% - dont je suis car je ne suis pas porteuse de BRCA défectueux -, mais est estimé à 15-60% pour les femmes avec une forte histoire familiale et / ou ceux qui ont hérité d'une mutation germinale dans certains gènes de susceptibilité au cancer. Des mutations dans les gènes BRCA1 et BRCA2, en particulier, compte pour près de 90% des cancers chez les femmes ayant une histoire familiale de cancer de l'ovaire et le risque de cancer de l'ovaire chez les femmes porteuses d'une mutation BRCA1 ou BRCA2 est estimée à être aussi élevé que 60 -70%. 

           

Revenons à cette découverte parue dans la très sérieuse revue NATURE, en mars dernier. OSE- Epithélium ovarien de surface- est un mésothélium simple qui recouvre la surface de l'ovaire. Également appelé épithélium germinatif de Waldeyer, il est composé d’une seule couche de cellules cuboïdes et constitue une capsule protectrice entourant l’ovaire. Cet épithélium est en continuité avec le péritoine, un tissu recouvrant et reliant entre eux les organes dans l’abdomen. Par ailleurs, une membrane qui provient d’un repli du péritoine, appelée mésovarium - voir le schéma ci-dessus- sert de lien entre l’ovaire et la paroi de la cavité abdominale. L’OSE présente de nombreuses microvillosités à sa surface lui permettant de jouer un rôle essentiel dans le transport de molécules et métabolites entre l’ovaire et la cavité péritonéale. De plus, l’OSE renferme des lysosomes dans ses inclusions qui ont pour fonction de produire des enzymes protéolytiques et contribuer à la rupture folliculaire lors de l’ovulation chaque mois. 

Certains cancers épithéliaux sont connus pour se produire dans les zones de transition entre les deux types d'épithélium, tandis que d'autres ont été montrés à l'origine dans les cellules épithéliales des tissus de la tige. La niche des cellules souches de l'épithélium de surface de l'ovaire (OSE), qui est rompu et se régénère pendant l'ovulation, n'a pas encore été définie sans équivoqueAndrea Flesken-Nikitin, Chang-Il Hwang, Chieh-Yang Cheng,Tatyana V. Michurina,Grigori Enikolopov & Yu de l’université de Corwell ont identifié la région du hile de l'ovaire de la souris- zone de transition (ou jonction) entre l'OSE, mésothélium et l'épithélium des trompes (oviducte)- comme une niche de cellules souches précédemment non reconnue de l'OSE. Plus important encore, ils ont constaté que ces cellules du hile présentent à long terme des propriétés de cellules souches ex vivo et in vivo. Et surtout, qu'elles montrent un potentiel accru de transformation après inactivation de gènes suppresseurs de tumeurs Trp53 et Rb. Leur étude confirme expérimentalement l'idée que la sensibilité des zones de transition à la transformation maligne peut s'expliquer par la présence de niches de cellules souches dans ces zones. L'identification d'une niche de cellules souches pour l'OSE peut avoir des implications importantes pour la compréhension de la pathogenèse des COE. Et de fait permettre un diagnostic très précoce, sauver les femmes qui en sont porteuses ! Il suffirait de détecter les marqueurs des cellules souches en question. I hope so!

                          
Je rappelle les signes cliniques du Cancer des ovaires:

  1. Douleurs pelviennes ou abdomino-pelviennes plus ou moins vagues irradiant dans les lombes ou dans les régions inguinales
  2. Une augmentation de volume progressive de l'abdomen pouvant être due au volume tumoral et/ou à de l'ascite
  3.  Saignements ou des pertes génitales anormales 
  4.  Troubles dus à la compression provoquée par la tumeur plus ou moins enclavée dans le petit bassin : 

                - Troubles du transit intestinal, constipation récente, faux besoins, subocclusion

                     - Dysurie ou pollakiurie ou incontinence par compression vésicale

                     - Plus rarement œdème d’un membre inférieur ou phlébite ou sciatalgie par compression veineuse ou radiculaire

                     - Dyspnée peut-être révélatrice due à un épanchement pleural concomitant à l'ascite.

Selon OMS, le tabagisme "est le facteur de risque cancéreux le plus important, représentant 22% de la mortalité par cancer". L'obésité, la consommation insuffisante de fruits et légumes, le manque d'exercice, l'alcool, ou la pollution de l'air dans les villes ont également été identifiés comme jouant un rôle dans l'apparition de la maladie. Je n’avais aucun de ses facteurs de risque ! Il existe des exceptions aux statistiques, car nous ne sommes pas des chiffres comme aimait le rappeler le Docteru David Servan- Schreiber ! 

(1) Lire l'article de son son annonce

SOURCESOvarian surface epithelium at the junction area contains a cancer-prone stem cell niche Andrea Flesken-Nikitin, Chang-Il Hwang, Chieh-Yang Cheng, Tatyana V. Michurina, Grigori Enikolopov & Alexander Yu. Nikitin -- Caractérisation de nouvelles lignées cellulaires pré-chimiothérapie et post-chimiothérapie du cancer épithélial de l’ovaire de Lu-Lin Wang 

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